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 Typologie de quelques morts malfaisants

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Commandeur Adama
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MessageSujet: Typologie de quelques morts malfaisants   Typologie de quelques morts malfaisants I_icon_minitimeMar 23 Déc - 2:13

L'appeleur - le frappeur - le visiteur - l'affamé - le nonicide - l'appesart - le cauchemar - l'étrangleur - le mâcheur - les revenants à forme animale

Depuis des siècles, les hommes croient au retour des défunts et ils le redoutent car les revenants sont réputés dangereux, raison pour laquelle se mirent en place des rites funéraires contraignants (déplorations, sacrifices, dons, sépulture rituelle, etc.). En schématisant un peu, j'ai choisi de présenter ici neuf types de morts malfaisants des temps anciens, bien représentés dans les traditions germaniques car un regard porté sur des témoignages plus récents montre que les mentalités ont fort peu évolué sur ce point.
L'appeleur
Les défunts provoquent la mort des vivants de bien des façons. La première et l'une des plus anciennes est ce que nous pouvons appeler la citation, terme technique emprunté à la magie où il sert à désigner la convocation d'un être surnaturel : un défunt apparaît en chair et en os1 et appelle des vivants par leur nom, ce qui entraîne leur décès incontinent. Gautier Map est le premier auteur médiéval à relater ce qui suit et qu'il considère comme un prodige ayant eut lieu entre 1149 et 1182 au Pays de Galles ; le chevalier Guillaume Laudun alla trouver Gilbert Foliot, évêque de Hereford, et lui dit2 :
Seigneur, je me présente à toi pour te demander conseil. Il y a peu de temps, un certain Gallois malfaisant est mort d'une étrange façon dans mon village. Quatre jours après son décès il est revenu et, depuis, il revient toutes les nuits et ne cesse d'appeler ses concitoyens par leur nom, les uns après les autres. Ils tombent malades et meurent trois jours plus tard, si bien qu'il ne reste plus beaucoup de monde au village.
Le défunt n'était pas en odeur de sainteté et sa mort fut conforme à sa vie : malfaisant il était, malfaisant il reste. Il revient tuer ses concitoyens, pour cela il suffit qu'il les nomme. L'évêque explique que c'est un ange déchu qui s'est glissé dans le cadavre et indique la marche à suivre : " Exhume le corps, tranche-lui la tête avec une bêche, asperge-le d'eau bénite ainsi que la tombe, et remets-le en place ". Ces mesures ne servent à rien car le revenant est particulièrement coriace, et il poursuit son œuvre de mort et les habitants du village s'exilent. " Une nuit, alors que presque plus personne ne restait au village, le mort appela ledit Guillaume par trois fois. Comme celui-ci était un homme courageux et prompt, sans s'habiller, il se précipita sur son épée et poursuivit le démon en fuite jusqu'à sa tombe. Au moment où ce dernier y pénétrait, il lui fendit la tête jusqu'au cou. À partir de ce moment, ce fléau vagabondant cessa de les harceler et ne causa plus de tort ". On notera au passage une contradiction du texte : décapiter le cadavre n'eut point d'effet alors que lui fendre la tête le " tua " définitivement ! Un tel détail révèle que Gautier Map s'inspire d'un récit " populaire " qui est insensible à ce genre d'invraisemblance. Une autre explication est plausible : décapiter le mort est inutile si l'on ne prend la précaution de placer dans la tombe la tête aux pieds du cadavre de façon à ce qu'il ne puisse s'en saisir et la remettre en place. L'archéologie nous a appris en effet que ce type de mutilation s'accompagnait d'un éloignement de la tête : on la déposait aux pieds du corps.
Sautons quelques siècles et voyons ce que nous rapporte Charles Ferdinand de Schertz vers 1706 dans son opuscule intitulé Magia posthuma3. Traitant de semblables phénomènes, il évoque " un pâtre du village de Blow, près de la ville de Cadan en Bohême, qui parut pendant quelque temps, et qui appelait certaines personnes, lesquelles ne manquaient pas de mourir dans la huitaine ". En 1751, Dom Calmet4 cite un ouvrage de Léon Allatius qui dit : " Dans l'île de Chio, les habitants ne répondent pas à la première voix qui les appelle, de peur que ce ne soit un esprit ou un revenant ; mais si on les appelle deux fois, ce n'est point un broucolaque : c'est le nom qu'ils donnent à ces spectres. Si quelqu'un répond à la première voix, le spectre disparaît, mais celui qui lui a parlé meurt infailliblement.
Le frappeur
Une autre façon de tuer les vivants est de frapper à leur porte, acte qui a cum grano salis la même fonction que l'appel. Même si les témoignages sont rares, sans doute parce qu'on les a confondus avec l'action du poltergeist, ils sont parlants et remontent loin dans le temps. En voici un, tiré de la Saga des gens du Flói, rédigée vers 1300 et dont l'action se déroule dans le sud-ouest de l'Islande trois siècles plus tôt :
Il fit beau le jour de Noël et les hommes furent dehors toute la journée. Le second jour, Thorgils et ses compagnons se couchèrent tôt ; ils avaient déjà dormi lorsque Jostein et les siens entrèrent bruyamment dans la hutte et se mirent au lit. À peine étaient-ils étendus qu'on frappa à la porte. Un des compagnons de Jostein se leva d'un bond en s'écriant : "C'est sans doute une bonne nouvelle !" Il sortit, fut pris de folie et mourut le lendemain matin. La même chose advint la nuit suivante : un homme devint fou et déclara qu'il voyait se précipiter sur lui le défunt de la veille.5
Un récit islandais recueilli au XIXe siècle raconte comment un diacre de Mirká, dans l'Eyjafjördur, se noie en franchissant une rivière6. On l'ensevelit une semaine avant Noël. Mais la veille de la Nativité du Seigneur, Gudrun, son épouse, " entendit frapper à la porte. Une autre femme, qui était avec elle, alla aux portes, mais elle ne vit personne dehors. D'ailleurs, il ne faisait ni clair ni noir car la lune était tour à tour cachée par les nuages ou découverte. Quand la femme rentra en déclarant qu'elle n'avait vu personne, Gudrun dit : "Ce doit être pour moi, et je vais sortir, assurément". " Dehors, elle voit le cheval de son mari et un homme qu'elle prend pour son époux. Elle monte en selle et ils s'en vont. Ils arrivent à la porte du cimetière où le diacre attache son cheval et Gudrun aperçoit une tombe ouverte. Terrifiée, elle a la présence d'esprit de saisir la corde de la cloche. " Au même instant, on l'attrape par-derrière et elle eut de la chance de n'avoir pas eu le temps d'enfiler les deux manches de son manteau, car on l'avait empoignée si fortement que le manteau se déchira à la couture des épaules. Le diacre se précipita dans la tombe ouverte en faisant retomber la terre sur lui de tous côtés." Gudrun rentre chez elle, mais " cette même nuit, lorsqu'on se fut couché et que la lumière eut été éteinte, le diacre arriva et persécuta Gudrun [...]. Pendant un demi-mois ensuite, elle ne put jamais rester seule et il fallut la veiller chaque nuit. " Finalement, on appelle un sorcier qui fait rentrer le mort sous terre par ses conjurations, roule une pierre sur la tombe, et Gudrun se rétablit, mais " elle ne fut jamais plus la même qu'avant ". Le texte ne laisse aucun doute sur ce que signifie frapper à la porte : le mort ne vient pas chercher une personne au hasard, mais celle qui fut son épouse, et le narrateur marque bien ce détail puisque le diacre reste invisible à toute autre personne. Si Gudrun ne meurt pas, elle en reste néanmoins marquée à vie.
Le broucolaque d'Europe du Sud est simultanément un frappeur et un appeleur. Il a coutume de heurter à la porte des maisons et d'appeler les gens par leur nom ; qui leur répond meurt aussitôt7.
Les croyances ont la vie dure. Vers 1900, des étudiants déclarèrent à Joseph Klapper qu'on croyait ceci à Gleiwitz (Silésie) :
Quand une personne est décédée, la nuit suivant son enterrement, quelqu'un frappe à la porte. Il ne faut pas ouvrir car c'est le mort qui est dehors. Si l'on ouvre, il emporte dans la tombe d'autres membres de la famille.8
Le visiteur
Le visiteur peut être considéré comme une variété de frappeur. La seule chose qui les distingue est qu'on ne dit pas si le premier heurte à la porte des maisons qu'il visite. Au début du XVIIIe siècle, un mort qualifié de vampire sema le désordre dans le village de Liebava, en Moravie, et le chanoine de la cathédrale d'Olmütz fut chargé d'enquêter sur cette affaire en compagnie d'un prêtre à qui l'on doit le récit suivant9 :
Les témoins déposèrent qu'un certain habitant notable du lieu de Liebava avait souvent inquiété les vivants dudit lieu pendant la nuit ; qu'il était sorti du cimetière et avait paru dans plusieurs maisons ; que ses visites importunes avaient cessé parce qu'un étranger hongrois passant par le village dans le temps de ces bruits, s'était vanté de faire disparaître le vampire10. Pour satisfaire à sa promesse, il monta sur le clocher de l'église et observa le moment où le vampire sortait de son tombeau, laissant auprès de la fosse les linges dans lesquels il était enseveli, puis allait par le village inquiéter les habitants.
Le Hongrois l'ayant vu sortir de sa fosse, descend promptement du clocher, enlève les linges du vampire et les emporte avec lui sur la tour. Le vampire revenu et ne trouvant plus ses habits, crie beaucoup contre le Hongrois, qui lui fait signe du haut de la tour : s'il veut ravoir ses habits, qu'il vienne les chercher. Le vampire se met en devoir de monter au clocher, mais le Hongrois le renverse de l'échelle et lui coupe la tête avec une bêche. Telle fut la fin de cette tragédie.
Ce mort n'est pas un vampire, c'est un simple revenant ! En effet, il n'est pas dit qu'il provoque de nouveau décès et il n'est fait nulle allusion à son activité de sangsue. Pourtant, il est appelé " vampire ", ce qui nous prouve que ce vocable a d'abord désigné les revenants avant d'être appliqué aux suceurs de sang. L'auteur du rapport cité ci-dessus interprète donc une hantise en fonction des rumeurs répandues en Europe depuis quelques décennies et contribue à installer le mythe dans la réalité ! En fait, le revenant de Liebava est proche de celui que Guillaume Laudun expédie ad patres...
En revanche, d'autres visiteurs en sont. La trente-septième des Lettres juives, publiées en 1738, présente un visiteur vampire :
Un vieillard âgé de soixante-deux ans mourut dans le village de Kisilova. Trois jours après avoir été enterré, il apparut la nuit à son fils et lui demanda à manger ; celui-ci lui en ayant servi, il mangea et disparut. Deux nuits après il se fit voir, et demanda à manger. On ne sait pas si son fils lui en donna ou non, mais on trouva le lendemain celui-ci mort dans son lit. Le même jour, cinq ou six personnes tombèrent subitement malades dans le village et moururent l'une après l'autre peu de jours après.
On ouvrit tous les tombeaux de ceux qui étaient morts depuis six semaines : quand on vint à celui du vieillard, on le trouva les yeux ouverts, d'une couleur vermeille, ayant une respiration naturelle, cependant immobile comme mort ; d'où l'on conclut qu'il était un signalé vampire. Le bourreau lui enfonça un pieu dans le cœur. On fit un bûcher et l'on réduisit en cendres le cadavre.
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MessageSujet: Re: Typologie de quelques morts malfaisants   Typologie de quelques morts malfaisants I_icon_minitimeMar 23 Déc - 2:14

L'affamé

C'est vers le XIe siècle qu'apparaissent pour la première fois des morts affamés. La Chronique des temps passés russe rapporte un fait étrange qui eut lieu en 1092, à Polock. Si les différentes versions sont d'accord entre elles sur l'événement, celle connue sous le nom de rédaction Radziwill comporte une notation remarquable qui disparaîtra des autres11:
La nuit, il se faisait soudain entendre un grand bruit dans la rue, des diables y galopant comme des êtres humains. Si quelqu'un voulant voir sortait de sa demeure, les diables l'affligeaient aussitôt, de façon invisible, d'une blessure dont il mourait. On n'osait plus sortir de sa maison. Ensuite, ces diables commencèrent à se manifester de jour, sur des chevaux, et il n'y avait pas moyen de les voir eux-mêmes ; on pouvait toutefois apercevoir les sabots de leurs chevaux. Ils navraient aussi les gens de Polock et de sa région, aussi les gens disaient-ils : "Les habitants de Polock sont dévorés par les morts".
Les rédacteurs hésitent entre démons et morts. Selon la rédaction Laurentine, le fait que rapporte la Chronique se serait en fait déroulé réellement et non en imagination, et ce seraient des revenants qui auraient provoqué une grande mortalité ! Notons au passage que ces morts dévorateurs forment une Chasse infernale12 et arrivent montés sur des chevaux dont on ne voit que les sabots.
Un autre témoignage, scandinave cette fois, transmis par les Gesta Danorum de Saxon le Grammairien (début du XIIIe siècle) et par la Saga d'Egil et d'Asmund le Tueur de Berserkir13, sait nous parler de la faim des morts. Asvit succombe à la maladie et est inhumé sous un tertre avec son cheval, son chien et de la nourriture ; Asmund se fait enterrer vivant avec lui car il lui a juré fraternité :
Reprenant vie, Asvit le déchire de ses ongles, de ses dents il dévore le cheval, engloutit le chien dans sa bouche. Mais le destrier et le chien ne lui suffisent pas et il ouvre la joue d'Asmund et lui vole son oreille. Asmund le décapite et transperce d'un pieu le corps malfaisant.
La décollation confirme les découvertes archéologiques, et l'utilisation d'un pieu pour fixer le revenant dans sa tombe est bien attestée par les anciennes lois scandinaves qui disposent d'une locution précise : " enterrer sous le pieu " (staursetja lik) et un passage de la Saga d'Eric le Rouge14 dit qu'au Groenland on procédait ainsi quand le prêtre était absent et ne pouvait bénir la tombe.
Ce pieu fut couramment utilisé pour fixer les défunts dangereux dans la terre, et vers 1007, Burchard de Worms blâme les femmes qui, à la mort d'un enfant non baptisé, " emportent son cadavre dans un lieu secret et lui transpercent le corps d'un bâton. Elles affirment que si elles ne le faisaient point, l'enfant reviendrait et pourrait faire du mal à bien des gens ". Et Burchard d'ajouter : " Si une femme n'arrive pas à mettre son enfant au monde et meurt dans les douleurs, dans le tombeau même, on transperce la mère et le petit avec un bâton en les clouant au sol "15. À l'arrière-plan se profile la croyance que la mère et l'enfant peuvent se transformer en êtres malfaisants qui vont provoquer d'autres décès, c'est-à-dire se comporter exactement comme des vampires avant la lettre ou comme les défunts que nous sommes en train de présenter.
Des témoignages indirects nous révèlent qu'on croyait que les morts pouvaient dévorer. Au Moyen Âge, on identifiait les homicides en les liant membre à membre à l'assassiné ; s'il s'agissait bien du coupable, le défunt dévorait le vivant, et un texte cite le cas d'un homme dont le nez et la bouche avaient été mangés par sa victime16. Les Grecs et les Turcs s'imaginaient que les cadavres des broucolaques mangeaient la nuit et en voyaient la preuve en les déterrant : les corps étaient vermeils et, ouverts, laissaient couler des ruisseaux de sang frais...
Si nous jetons un regard sur les mémorats allemands, nous y trouvons de nombreuses dénominations populaires qui connotent la notion de faim et de dévoration : Nachzehrer, sur le verbe zehren, " dévorer " ; Gierhals, où la racine Gier- exprime l'avidité, le terme se laissant traduire par " bouche ou gueule avide " ; ou encore Gierfraß, sur le verbe fressen, " manger comme une bête "17.
Le nonicide
Le nonicide, Neuntöter en allemand, est un revenant dont la malfaisance se borne à provoquer la mort de neuf (nonus) de ses proches. On croyait qu'il attirait à lui ceux qu'il aimait particulièrement, ou bien que, lors de son décès, une maladresse s'était produite : on avait laissé un chat passer sur son corps ; ses yeux avaient refusé de se fermer ; le fichu d'une femme qui procédait à la toilette funèbre avait effleuré ses lèvres, etc. Evidemment, nos ancêtres ont expliqué ses méfaits à leur manière en affirmant que ce type de mort aime tant les siens qu'il veut les avoir auprès de lui.
Le témoignage le plus ancien sur le nonicide est, à notre connaissance, un article de journal daté du 31 juillet 1725 que Michaël Ranft insère dans son traité sur la Mastication des morts dans leurs tombeaux18. Un certain Peter Plogojovitz décède et neuf personnes le suivent dans la tombe peu après ; il se couche sur les vivants et leur serre la gorge ; on l'exhume, et du sang jaillit du cadavre, puis on le transperce d'un pieu et l'incinère.
Peter Plogojovitz est en même temps nonicide, étrangleur et cauchemar. On relèvera que Plogojovitz va provoquer la désertification du village, exactement comme le revenant dont Guillaume Laudun tranche la tête.
L'appesart
Jusqu'au XIXe siècle une croyance européenne parle d'un " esprit " qui se jette sur les hommes passant en certains lieux - cimetières, carrefours, chapelles abandonnées, forêt, marais -, se juche sur leur dos et se fait porter sur une bonne distance pour ne les abandonner qu'au moment où ils arrivent chez eux. Cet " esprit " est très souvent donné pour un mort, mais une explication de ses actes fait défaut. On retiendra que l'homme victime de l'appesart19 reste dans un grand état de faiblesse, comme si un vampire avait aspiré sa substance vitale, et qu'il est à deux doigts de trépasser. Selon toute vraisemblance, l'appesart est un pur produit de la peur qui envahit l'homme en passant près de ce que l'on appelait jadis " les lieux incertains " (loca incerta), forêts refuge des âmes en peine, sépultures inconnues sur lesquelles on a marché par inadvertance, etc. Jérôme Cardan nous dit qu'un Milanais rentrant chez lui à la troisième heure de la nuit chercha à échapper à un revenant, mais l'autre le rattrapa et le jeta au sol ; ils se battent, l'homme est finalement recueilli par des passants mais il décède huit jours après20. Ces récits nous livrent pour ainsi dire l'archétype de l'appesart, un défunt malfaisant qui se jette sur vous.
Le cauchemar
Le cauchemar fut, dans les temps anciens, une entité recouvrant bien des réalités différentes : le double d'une sorcière qui vient peser sur votre poitrine, un esprit (mar) pesant ou piétinant (verbe caucher), ou encore un mort21. Il est étroitement lié à l'appesart mais s'en distingue sur un point : lui attaque les dormeurs alors que l'autre se jette sur les voyageurs et les passants. Il étrangle les hommes et pèse sur eux, comme ce cordonnier qui se suicida en 1591 et dont nous parlerons, et suce même le sang des vivants22. De la fin du XVIe siècle au XVIIIe siècle, le vampire se conduit comme un cauchemar, étouffant ses victimes, mais ce détail est noyé dans le flot d'informations touchant à son comportement et à ses exactions, jusqu'à en devenir imperceptible. La collusion du cauchemar et du vampire, déjà relevée par E. Jones, est bien illustrée par la Mora tchèque et l'Alp allemand, deux entités cauchemardesques qui sucent le sang.
L'étrangleur
Le 7 janvier 1732, trois chirurgiens de l'armée autrichienne remettent aux autorités leur rapport sur un revenant nuisible. Stanoicka, femme d'un heiduque de Medvegia, en Serbie, meurt à l'âge de vingt ans après une maladie de trois jours. Dix-huit jours après son inhumation, les médecins J. Fluchinger, J.H. Sigel et J.F. Baumgarten procèdent à son autopsie et découvrent que son visage est rouge et a la couleur de ceux des vivants, et qu'elle a été étranglée par Milloe, le fils du heiduque. La communauté villageoise découvre que le mort est un vampire en ouvrant sa tombe : il baigne dans quelques centimètres de sang, alors que son rôle de sangsue n'a pas été évoqué. L'étrangleur est donc déjà un vampire même s'il n'en porte pas toujours le nom.
Charles Ferdinand de Schertz donne un bon exemple d'étrangleuse dans sa Magia posthuma23. Une femme décède munie de tous les sacrements et revient quatre jours après son enterrement :
Les habitants du village virent un spectre qui paraissait tantôt sous la forme d'un chien, tantôt sous celle d'un homme, non à une personne, mais à plusieurs, et leur causait de grandes douleurs, leur serrant la gorge, et leur comprimant l'estomac jusqu'à les suffoquer : il leur brisait même le corps et les réduisait à une faiblesse extrême, en sorte qu'on les voyait pâles, maigres et exténués. Le spectre attaquait même les animaux, et l'on a trouvé des vaches abattues et demi-mortes.
De Schertz ne nous dit pas comment on se débarrassa de ce fléau qui dura plusieurs mois, mais il discute de savoir si on a le droit d'incinérer de tels revenants.
On notera que les étrangleurs se comportent souvent comme des appesarts, comme en témoigne l'anecdote suivante24 :
En 1591, un cordonnier se tranche la gorge dans une célèbre ville silésienne. On ignore la cause du suicide. Sa femme raconte qu'il a succombé à une attaque. Au bout de six semaines, un bruit court dans la ville : un fantôme ressemblant au cordonnier afflige et écrase les dormeurs. En même temps, une rumeur se répand, disant que le cordonnier s'est suicidé. Les parents du mort s'opposent à l'exhumation du corps, mais le défunt se jette sur le lit des dormeurs, s'agrippe à eux et tente de les étrangler, pèse si fort sur eux qu'on voit sur leur corps des marques blêmes le lendemain matin, et même des traces de doigts plusieurs heures après. Finalement, le peuple effrayé fait exhumer le corps qui a reposé en terre du 22 septembre 1591 au 18 avril 1592. On découvre que le cadavre est intact, très gonflé, que la peau des pieds est tombée et qu'une autre a repoussé. Au bout de vingt-quatre heures, on l'ensevelit de nouveau, mais en une place infamante. Pourtant, le mort continue ses méfaits jusqu'à ce qu'on lui tranche la tête, les membres, les mains et les pieds le 7 mai 1592 et qu'on lui ouvre le dos. On trouve son cœur intact, comme celui d'un veau que l'on vient d'abattre. On dresse un bûcher et on incinère le corps. On surveille les cendres durant la nuit afin que les gens ne s'en emparent pas pour agir de façon criminelle ; le lendemain, on les place dans un sac que l'on jette dans la rivière. Désormais, on connut la paix.
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MessageSujet: Re: Typologie de quelques morts malfaisants   Typologie de quelques morts malfaisants I_icon_minitimeMar 23 Déc - 2:15

Le mâcheur

Ce qui a le plus impressionné nos ancêtres, c'est un bruit de mâchoires sortant des tombes25, comme si la personne inhumée dévorait quelque chose. Dom Calmet nous donne l'une des définitions du vampire à son époque et elle confirme sa parenté sinon son identité totale avec lui : " On dit que le vampire a une espèce de faim qui lui fait manger le linge qu'il trouve autour de lui "26. Les textes latins appellent ce type de mort manducator, terme neutre qui désigne simplement le phénomène, alors que l'allemand utilise Nachzehrer, évoqué plus haut. Le corpus est immense et s'étale dans le temps entre le XVe et le XIXe siècle, aussi n'en donnerons-nous que des exemples représentatifs. Observons d'emblée que le mâcheur est un vampire passif puisqu'il ne quitte pas son sépulcre et provoque les décès à distance, par " sympathie " magique : comme il se dévore ou engloutit son suaire, ses proches dépérissent.
Le premier témoignage est dû aux inquisiteurs Jacques Sprenger et Henry Institoris chargés de la répression de la sorcellerie en Rhénanie dans le dernier quart du XVe siècle :
L'un de nous, Inquisiteurs, trouva une ville quasiment vidée de ses habitants par la mort. Par ailleurs, le bruit courait qu'une femme enterrée avait petit à petit mangé son linceul et que l'épidémie ne pourrait cesser tant qu'elle ne l'aurait pas dévoré en entier et ne l'aurait pas digéré. Prévôt et maire de la ville creusant la tombe trouvèrent presque la moitié du linceul engagée dans la bouche, la gorge et l'estomac et déjà digérée. Devant ce spectacle, le prévôt tira son épée et coupant la tête, la jeta hors de la fosse. Aussitôt la peste cessa27.
C'est ce type de mort particulier qui a fourni aux siècles postérieurs le fondement principal du mythe du vampire. Le phénomène est presque toujours lié à une épidémie de peste, sans que l'on sache ce que désigne exactement le terme.
La notice des inquisiteurs n'est peut-être pas la première sur ce type d'événement. En effet, selon la Chronique de Bohême, par Hajek de Libotschan, qui remonte à celle que l'abbé Neplach d'Opatowitz rédigea vers 1370, un cas de mâcheur aurait été constaté dans le village polonais de Lewin Klodzki. Si Neplach ne parle pas de " sorcière ", Hajek franchit le pas28 :
En 1345, un potier nommé Duchacz vivait à Lewin, marié à une certaine Brodka qui était une sorcière. Un jour qu'elle avait cité tous ses esprits, elle mourut brutalement et personne ne sut dire si elle était décédée de mort naturelle ou si les esprits l'avait tuée. On ne voulut pas l'enterrer parmi les chrétiens et on l'ensevelit à un carrefour. On constata bien vite qu'elle revenait, rejoignait souvent les pâtres dans les champs, prenait la forme de divers animaux, effrayait les bergers et chassait leur bêtes. Parfois elle se montrait telle qu'elle avait été de son vivant. Ensuite, elle revint souvent dans le même bourg et dans les villages environnants, entrant dans les maisons, se montrant sous diverses formes, parlant aux gens, en terrifiant une partie et en tuant un grand nombre. Les voisins du bourg et les paysans des environs s'allièrent et la firent exhumer par un homme habile du lieu et toutes les personnes présentes purent constater qu'elle avait dévoré la moitié du voile qu'elle avait sur la tête et qu'on tira tout ensanglanté de sa gorge. On lui planta dans la poitrine un pieu de chêne et du sang jaillit de son corps, comme d'un bœuf, puis on l'ensevelit de nouveau. Peu de temps après, elle se montra de nouveau, bien plus souvent qu'auparavant, terrifiant et tuant les gens, et elle piétinait ceux qu'elle avait occis. Pour cette raison, elle fut derechef déterrée par le même homme qui découvrit qu'elle avait retiré de son corps le pieu qu'on y avait planté et qu'elle le tenait dans ses mains. On la sortit du tombeau et on la brûla avec le pieu, puis on jeta les cendres dans la tombe que l'on referma. Pendant plusieurs jours on a vu un tourbillon de vent là où on l'incinéra.
Le rapport est complet et la dénommée Bradka se révèle malfaisante et coriace. Elle est prédestinée à jouer ce rôle malfaisant car elle a été sorcière et son décès fut des plus suspects. Non seulement elle dévore son voile, ce qui est le propre des mâcheurs, mais elle quitte sa sépulture pour divaguer à sa guise. Bradka réunit en elle des traits bien attestés chez les revenants du commun : la faculté de métamorphose, la capacité de parler, un caractère mortifère. Enfin, le témoignage nous dit clairement qu'un pieu planté dans le corps n'est pas la panacée et que seule l'incinération est efficace pour mettre un terme aux errances de ladite Bradka.
Luther lui-même s'est vu confronté au problème que posait la croyance en ces morts malfaisants. Ses Propos de table29 rapportent ceci :
" Un pasteur nommé Georg Rörer écrivit de Wittenberg qu'une femme habitant dans un village est décédée et, maintenant qu'elle est enterrée, qu'elle se dévore elle-même dans son tombeau, raison pour laquelle tous les habitants de ce village seraient morts subitement. Il pria le docteur Martin Luther de lui donner conseil ", mais Luther répondit qu'il s'agissait d'un simple prestige diabolique et que le sel y mettrait fin.
Le texte prouve que le phénomène des mâcheurs est répandu un peu partout outre-Rhin. L'explication de Luther est celle de l'Église médiévale, tout est illusion diabolique. Selon les Annales de la ville de Wroclaw (Breslau), en Silésie, il y eut une grande mortalité en 1517 :
De la Saint-Michel à la Saint-André moururent deux mille personnes environ. Pendant ce temps, un pâtre fut enterré avec ses habits à Gross-Mochbar ; il les a dévorés et a produit le bruit de mâchoires d'une truie. On l'a donc déterré et trouvé ses habits ensanglantés dans sa bouche ; on lui a tranché la tête avec une bêche et on a jeté son chef hors du cimetière, alors la mortalité a pris fin.30
Cette présentation des mâcheurs serait incomplète si nous laissions dans l'ombre un texte particulièrement éclairant puisqu'il nous permet d'établir avec certitude le rôle que ces morts hors du commun ont joué dans l'élaboration du mythe des vampires. Le père jésuite Gabriel Rzaczynski atteste la croyance en Pologne dès les années 1710-1720, ce qui montre que l'épidémie des mâcheurs se répand en Europe, et c'est elle qui favorise le développement de ce qui deviendra un véritable mythe. Il nous confie ceci31 :
J'ai souvent entendu dire par des témoins dignes de foi que l'on a trouvé des cadavres qui sont non seulement restés longtemps incorrompus, souples et rouges, mais aussi qui remuaient la bouche, la langue et les yeux, qui avaient avalé leur linceul et même dévoré des parties de leur propre corps. Entre-temps s'est répandue la nouvelle d'un tel cadavre qui est sorti de son tumulus, a erré par les carrefours et devant les maisons, se montrant tantôt à celui-ci, tantôt à celui-là, attaquant plus d'un pour l'étrangler. S'il s'agit du cadavre d'un homme, les gens le nomment upier, de celui d'une femme, upierzyca.
Rzaczynski ajoute qu'on décapite ces corps pour se préserver de leurs attaques. Dès 1730, les autorités commencent à se soucier des exhumations répétées, assimilées à des profanations de sépulture, et qui s'accompagnent " d'actes barbares " et, cette année-là, celles d'Alsfeld, en Hesse, interdirent qu'on déterrât et empalât un mort qu'on entendait mâcher dans sa tombe. En Autriche-Hongrie, c'est un rescrit de Marie-Thérèse daté de 1755 qui fournit la base juridique des interdictions d'exécutions posthumes.
Les revenants à forme animale
Nous avons déjà plusieurs fois rencontré des morts qui se métamorphosent. Bien des formes animales sont possibles. Dans la Chronique de Frankenstein Martin Kolbitz note pour l'année 1605 :
Au printemps et en été, un monstre s'est montré, souvent sous la forme d'un chien, tantôt sous celle d'un veau, durant la nuit, avant et après minuit ; on l'a appelé la Rothe ou la Drothe. Il a terriblement persécuté les gens, sur la route qui mène de Baumgarten à Frankenberg, à proximité du bois. Il s'est laissé voir des voyageurs en plein jour et s'est jeté sur eux, comme une grosse quille ; il a violemment tourmenté les passants, si bien que plus personne n'a osé suivre cette route ; quand Martin Riedeln l'a empruntée, il a été tellement molesté qu'il en est mort trois jours plus tard32.
On ne se laissera pas égarer par le mot "monstre" ; il signifie " revenant " et est l'équivalent du latin monstrum qui possède le même sens. Dans les croyances populaires d'outre-Rhin, ce revenant qui se jette sur les passants est aussi appelé Aufhocker (appesart) ; son poids est quasiment insupportable et la personne qui a été attaquée reste quelque temps dans un état de grande faiblesse qui peut entraîner son décès. Le mort malfaisant de Neustadt prend diverses formes, mais ce n'est pas une nouveauté puisque, dès 1210 environ, nous rencontrons des revenants à métamorphose sur lesquels les témoignages se multiplient au XVe siècle. Les formes animales les plus courantes à cette époque sont le chien, le cheval, le corbeau, la chèvre, les autres étant une boule de feu voire un buisson ardent. Chaque région d'Europe a développé ses propres représentations. À une époque plus proche de nous, on a prétendu que ces revenants se montraient aussi en tant que poux, puces et tiques, parasites bien entendu vampiriques.
Cette présentation vous a donné un aperçu de la combinatoire des éléments, un revenant finissant par cumuler les traits de plusieurs. Il resterait à savoir si nous constatons les mêmes phénomènes dans tous les pays d'Europe. Le sondage dont je vous ai donné des exemples pour établir cette typologie, incite à une réponse positive qui devra néanmoins être précisée.

Texte tiré des Cahiers slaves n°3 : La mort et ses représentations (monde slave et Europe du Nord), gracieusement prêté par le Pr. Claude Lecouteux d'Allemand à l'UFR Etudes Germaniques de l'Université Paris-Sorbonne (IV). COPYRIGHT !
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