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 La vampirologie par le Pr. Massimo Introvigne

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MessageSujet: La vampirologie par le Pr. Massimo Introvigne   La vampirologie par le Pr. Massimo Introvigne I_icon_minitimeLun 22 Déc - 18:24

1. La vampirologie pré-classique, 1706-1787 :

Les recherches modernes ont rendu très clair le fait que les peurs concernant le vampire en Europe de l'Est (vers 1672-1772) ont existé indépendamment des peurs concernant le satanisme en Europe de l'Ouest, basées sur le folklore local et les légendes. Le fait que l'on ait entendu, à l'Ouest, parler des incidents de l'Est est une autre histoire. L'historien Michel de Certeau a noté que la peur du satanisme est différente de celle inspirée précédemment par la sorcellerie, c'est typiquement un phénomène moderne. La frayeur largement répandue parmi les Français à la suite des incidents à la cour de Louis XIV [l'Affaire des Poisons] (et les cas de possession antérieurs, au 17ème siècle) ne peut s'expliquer sans tenir compte de l'évolution importante de la presse, particulièrement sous la forme de pamphlets, mais incluant aussi des journaux hebdomadaires, mensuels et des gazettes. La presse alimenta pendant des décennies des incidents qui, avant, auraient été oubliés en quelques années.

C'est dans ce climat, créé par l'énorme quantité de témoignages concernant le premier culte proto-satanique opéré par Madame La Voisin à la cour de Louis XIV, que le livre sur les vampires du 18ème siècle le plus cité arriva en Europe de l'Ouest. Magia Posthuma, de Charles Ferdinand de Schertz, publié en 1706, relatait nombre d'histoires de vampires en provenance de Bohème et de Moravie et, même en écartant toute exagération, les considérait comme croyables. En tant qu'avocat, Schertz conseilla de ne pas déterrer des corps sans, au préalable, un vrai procès devant une cour de justice, impliquant l'avis expert de docteurs et de théologiens. Le fait de brûler ou non des corps suspectés d'être des vampires ne devrait pas être laissé à l'appréciation de paysans ignorants, mais devrait être exécuté par des autorités légitimes agissant en accord avec la décision de la cour de justice.

Ce Schertz était pris très au sérieux dans des pays comme l'Italie, l'Allemagne et la France (et était encore fréquemment cité comme autorité en la matière au 19ème siècle) et ceci est certainement dû au contexte de peur du satanisme créé par l'enquête sur La Voisin et la notoriété qu'elle gagna grâce à la presse. La preuve que les rapports de Schertz étaient incontestés par la majorité, notamment par les spécialistes, peut également être apportée par les réfutations des sceptiques. La plus connue de ces réfutations est peut-être celle trouvée dans le volume 46 de l'énorme Universal-Lexicon publié entre 1732 et 1754 à Leipzig par Johann Heinrich Zedler. Zedler cite les incidents mentionnés par Schertz et d'autres histoires célèbres (comme celle de Peter Plogojovitz) et en conclut que la peur du vampire est due à des épidémies de désordres psychiatriques et sont de pures inventions de la population paysanne. La composition de la terre en certaines régions d'Europe de l'Est explique pourquoi certains corps enterrés sont retrouvés "intacts" après des mois ou des années. Il n'y a rien, à aucun niveau, de mystérieux concernant les vampires, et les psychiatres pourraient facilement analyser ce genre d'histoires. Zedler conclut : "Quand nous trouvons une explication rationnelle à un incident, nous devrions nous contenter de cette explication sans avoir recours aux esprits ou à l'occulte."

Les sceptiques anti-Schertz existaient aussi à l'intérieur de l'Eglise Catholique Romaine. En Italie, mgr Giuseppe Davanzati (1665-1755) archevêque de Trani, écrivit, en 1743, sa Dissertazione sopra i vampiri, niant que les vampires aient jamais existé et contredisant l'opinion du cardinal Schtattembach, évêque d'Olmutz, qui, dans une conversation avec l'archevêque italien, avait avancé les arguments de Schertz. La réfutation de Davanzati circula largement sous la forme d'un manuscript, mais ne fut apparemment pas publié avant 1774. Le plus important est que, en 1743, le travail de Davanzati fut approuvé par une lettre largement publiée du Pape Bénédicte XIV, qui, à cette époque, est considéré comme une autorité en matière de miracles et prodiges, aussi bien divins que diaboliques, dans l'Eglise Catholique. Plus tard, Bénédicte XIV s'intéressa de nouveau à la question des vampires en considérant les évêques d'Europe de l'Est qui croyaient en la réalité du phénomène comme des personnes bien superstitieuses. Il suggéra même, dans une lettre à l'archevêque polonais de Leopolis, qu'il "était possible que certains prêtres pussent encourager la croyance aux vampires dans le but de faire payer aux paysans crédules des exorcismes et des messes".

On prétend communément que cette croyance a été encouragée par la fameuse Dissertation... de l'érudit bénédictin Dom Augustin Calmet (1672-1757). La plupart de ses détracteurs (y compris certains de ses contemporains) n'ont probablement pas lu son livre avec assez d'attention et ont préféré faire confiance aux remarques ironiques de Voltaire, qui, d'un autre côté, avait été l'invité de Dom Calmet dans son abbaye de Sénones et montrait beaucoup de respect pour son érudition prodigieuse en ce qui concerne les sujets historiques et théologiques. Il est vrai que Dom Calmet, dans son livre de 1746, amassa nombre de rapports d'incidents impliquant les vampires des quatre coins de l'Europe de l'Est sans les critiquer, livre qui allait devenir une des sources majeures de la vampirologie moderne. D'un autre côté, des recherches récentes, basées sur sa correspondance avec des spécialistes et des prêtres catholiques, tendraient à prouver que Dom Calmet était bien plus sceptique qu'on ne croit. Certains passages étant ambigüs dans l'édition de 1746, ils furent corrigés dans la seconde édition, en 1751, où Dom Calmet affirme qu'il croit que certains corps peuvent être conservés (peut-être si ils ont été enterrés alors qu'ils n'étaient morts qu'en apparence) mais qu'il ne croit pas aux vampires dans le sens usuel du terme. [...] Mais qu'il ait cru ou non aux vampires ne change rien au fait qu'il paraissait y croire et aida beaucoup de démonologistes, particulièrement du siècle suivant, à affirmer que les vampires existent vraiment.

Au 18ème siècle, la peur des vampires fut enrayée par l'Impératrice Marie-Thérèse d'Autriche suite au rapport d'enquête (1753) du médecin de la cour, Gerhard van Swieten (1700-1772). L'enquête (qui considérait la croyance aux vampires comme une simple superstition) fut écrit en français et en allemand en 1755 et publié dans sa version finale à Augsburg en 1768. Van Swieten était un sceptique (dans la lignée des Lumières) mais son travail fut bien reçu par le Vatican et même traduit en italien en 1787, accompagné d'un titre faisant référence explicitement au Magia Posthuma de Schertz. Cette édition approuvée par le Vatican du rapport de van Swieten marque la fin de la vampirologie pré-classique, commencée en 1706 avec le livre de Schertz. Parallèlement, la peur du satanisme générée par les incidents de la fin du 17ème siècle perdit de son importance entre 1750 et 1790. Comme nous l'avons mentionné précédemment, elle fut ravivée par des auteurs catholiques qui voyait dans la Révolution Française une conspiration satanique.
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MessageSujet: Re: La vampirologie par le Pr. Massimo Introvigne   La vampirologie par le Pr. Massimo Introvigne I_icon_minitimeLun 22 Déc - 18:25

2. La Vampirologie Classique, 1819-1897 :

Donc, la démonologie catholique du 19ème siècle essaya d'expliquer au travers des Satanistes (et à leur tête, le Diable lui-même) deux événements historiques apparemment inexplicables qui avaient pris les catholiques par surprise : la Révolution Française, et la montée du Spiritisme. La plupart des traités de démonologie en France (le pays le plus prolifique dans ce domaine) commencent par une discussion concernant les théories du théologien Allemand Johann von Görres (1776-1848). Görres, professeur protestant à l'université de Munich, s'était converti au catholicisme romain en 1819. Son intérêt pour les vampires fut amorcé par cette conversion, et nous pourrions y attacher le début de la vampirologie classique. Ironiquement (alors que certains auteurs modernes considèrent Görres comme crédule et trop prompt à conclure que des influences démoniaques sont à l'oeuvre), en France tout le long du 19ème siècle, Görres fut largement critiqué pour être trop sceptique. En fait, dans son oeuvre déterminante Die Christliche Mystik, Görres distingue trois types de mysticismes : divin, naturel, et satanique. Pour l'époque, le théologien Allemand n'est pas trop généreux quand il classe les phénomènes entre divins et sataniques : la plupart sont classés comme "naturels", s'aidant, si nécessaire, des théories discutables telles que le magnétisme animal ou le mesmérisme.

La célèbre section consacrée aux vampires du magnum opus de Görres est un bon exemple de ses théories. Le vampirisme y est en effet traité dans le cadre du "mysticisme naturel" (les phénomènes extraordinaires qui ne sont d'origine ni divine, ni satanique). Görres commence avec une discussion à propos des cas de vampirisme les plus célèbres en Europe de l'Est, incluant le cas de Peter Plogojowitz. Bien sûr, il discute longuement le Magia Posthuma de Schertz et les rapports des plus curieuses histoires de Dom Calmet. Son explication de ces incidents est entièrement naturelle, mais (comme à d'autres reprises dans son oeuvre) fait un usage intensif des "pseudo sciences" contemporaines. Dans les corps des soi-disant vampires, l'âme aurait été séparée du corps, et ce dernier ne contient plus aucune "vie humaine" réelle. Il pourrait encore y avoir, cependant, un "principe vital", une "vie végétale" toujours présente dans le sang et prévenant le pourrissement du corps. Cette "vie végétale" suffit à expliquer pourquoi les corps des vampires sont retrouvés gonflés de sang [...]. Un corps conservant une "vie végétale" est, selon Görres, une chose rare ; malheureusement, c'est aussi dangereux. La présence de tels corps, même profondément enterrés, cause un "afflux chez les vivants" dans un périmètre plus ou moins large autour du cimetière. Ceux qui souffrent de cet afflux "perdent leur vie" lentement, développent une maladie "sans fièvre" et meurent. Cette maladie est aussi accompagnée d' "hallucinations" où la victime "croit" être attaquée par quelque chose lui suçant le sang, d'où les histoires de vampires. Quand les victimes du "vampire" (un corps conservant une "vie végétale") meurent, leurs corps à leur tour conservent la "vie végétale" et deviennent des vampires. Le seul remède est de brûler ces corps et "les communes gens, avec leur esprit commun, ont développé une meilleure vue d'ensemble de ce problème que les spécialistes avec leurs esprits sceptiques." Donc Görres ne nie pas que les gens peuvent vraiment mourir à cause des "vampires", mis préfère une explication naturelle (même si celle-ci est basée sur la théorie douteuse de la "vie végétale" sans impliquer le Diable. La démonologie française des années 1850 et des années 1860 (associée, le plus souvent, au spiritisme) discute longuement les théories de Görres mais reprochent généralement au théologien Allemand de ne pas accorder assez de part au Diable.

Les deux plus importants démonologues de ces décennies sont le marquis Jules Eudes de Mirville (1802-1873) et l'ambassadeur Henri-Roger Gougenot des Mousseaux (1805-1876), dont on se souvient surtout aujourd'hui pour ses tirades antisémites mais bien connu comme démonologue en son temps. Leurs théories ont été rapportées par Joseph Bizouard, que nous avons déjà mentionné. Aux Etats-Unis, Orestes Brownson a bien reconnu devoir beaucoup à Mirville en ce qui concerne les questions diaboliques. Mirville parle des vampires dans le volume 4 de l'édition définitive de sa Pneumatologie. Il y examine les cas bien connus des vampires d'Europe de l'Est et critique le docteur Calmeil, un psychiatre qui ne voit dans ces histoires que de simples hallucinations. Mirville note qu'il ne serait pas d'un grand réconfort aux victimes de vampirisme d'entendre cela, car selon ce psychiatre avisé, ils ont été tués par de simples "hallucinations". Sa discussion sur les vampires est, d'une certaine manière, sans conclusion. Mirville n'accepte pas les théories dites "naturelles" mais reste incertain quant à savoir si les corps des vampires sont possédés par les âmes des damnés (peut-être les mêmes âmes qui étaient attachées jadis à leurs corps, selon la croyance populaire de l'Est) ou par le Diable lui-même.

Gougenot des Mousseaux résoud le problème sans hésitation en 1864. Comme d'habitude, il prend la plupart de ses faits chez Schertz, et, comme son ami Mirville, critique la théorie médicale des hallucinations du docteur Calmeil. Il attaque sans relâche Dom Calmet et l'accuse d'être un sceptique déguisé en croyant. Il critique aussi la théorie d'un spirite Français, M. Piérart, qui pense que les vampires sont simplement de pauvres gens enterrés vivants, dans un "état cataleptique", envoyant leur corps astral chercher/suçer le sang dont ils ont besoin pour survivre. Gougenot repousse la théorie de M. Piérart car basée sur l'existence non prouvée du corps astral. En citant des auteurs kabalistiques qu'il connaissait bien en tant que polémiste antisémite, Gougenot donne sa solution. L'Eglise Catholique tient pour un fait bien établi que le corps d'un humain peut être possédé par le Diable. Il n'y a pas de raison de douter que le Diable puisse également posséder le corps d'un mort et "animer un corps". Un corps possédé par un démon devient facilement "homicide" puisque le Diable est de "nature homicide et révolutionnaire". "Du sang, du sang ! C'est leur cri préféré ; tous les diables sont vampiriques, et pourquoi ? Parce qu'ils sont les Esprits Homicides des Abysses".

Après ces théories, il est surprenant que le canular Taxil n'ait pas dévoué plus de quelques pages au vampirisme. Taxil et son co-conspirateur docteur Hacks (alias docteur Bataille) n'étaient pas particulièrement concernés pas les contes de l'Europe de l'Est, mais plus par les personnes vivantes tuant des gens et buvant leur sang sous l'influence de Satan. Dans le second volume de Le Diable au XIXème siècle, nous rencontrons un tel vampire, un "Hindo-Africain des l'île Maurice", prétendument exécuté le 12 Décembre 1892 pour avoir "vampirisé" une jeune fille, suçant son sang à la gorge et causant sa mort. Pour Bataille, cet individu, nommé Dianh, était apparemment "souvent en relation avec Lucifer". D'autres exemples sont donnés et le message est que les vampires, plutôt que des corps animés par le Diable, sont des humains criminels qui boivent le sang et tuent des gens parce qu'ils font partie d'une gigantesque conspiration satanique. Ici, Bataille tient compte d'une nouvelle littérature médicale décrivant le "vampirisme clinique" comme un besoin vital de boire du sang conduisant le patient à attaquer et même tuer d'autres humains. 1892, l'année de la publication de Le Diable au XIXème siècle, est aussi l'année de la traduction anglaise de Psychopathia Sexualis, d'abord publié en allemand par le psychiatre Richard von Krafft-Ebing (1840-1902), qui contient nombre d'histoires de vampirisme clinique. C'est un fait bien établi que l'oeuvre de Krafft-Ebing inspira à Bram Stoker le personnage de Renfield dans son Dracula, publié pour la première fois en 1897. Le Comte lui-même, d'un autre côté, reste (dans le roman de Stoker) un vampire plutôt "catholique", fortement impressionné par les prêtres catholiques et les hosties consacrées. La publication de Dracula en 1897 marque, en même temps, le triomphe et la fin de la vampirologie classique. Le vampirisme clinique, tel qu'étudié par les psychiatres et réduit à un phénomène purement séculier et médicalisé, refera surface dans la peur face au satanisme au XXème siècle.
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MessageSujet: Re: La vampirologie par le Pr. Massimo Introvigne   La vampirologie par le Pr. Massimo Introvigne I_icon_minitimeLun 22 Déc - 18:25

3. La Vampirologie Moderne, 1897-1980 : La sécularisation du Vampire

L'histoire du vampirisme clinique a été documentée en 1992 par Richard Noll. Le vampirisme clinique a été décrit, à maintes reprises, par nombre de psychiatres du XXème siècle, et Noll propose de le renommer "Syndrome de Renfield" en l'honneur du personnage du Dracula de Bram Stoker. La progression du "syndrome de Renfield" est décrite comme suit par Noll :

[... voir Article sur Richard Noll...]

Noll fait écrit donc la chronique de l'histoire du genre de vampirologie différent, ce n'est plus le territoire de l'exorciste ou du démonologue mais celui du psychiatre. La vampirologie moderne commence après la publication de Dracula en 1897 et couvre presque un siècle. De 1897 à 1980, les descriptions psychiatriques de vampires cliniques ne sont pas rares (mais elles ne sont pas non plus très répandues), alors que les traités catholiques et protestants sur le Diable ignorent presque les vampires, et on ne voit pas de signes annonçant de nouveau un vampirisme religieux ou rituel. Intéressant le fait que Noll fait partie des sceptiques quant à la peur récente du satanisme et aux histoires des survivants. Même s'il se montre compatissant à l'égard des personnes religieuses impliquées dans l'exorcisme, souvent injustement harcelées par des psychiatres profanes, Noll ne croit pas en l'existence du Diable (et il ne croit pas non plus aux origines surnaturelles du christianisme). Toutefois, ironiquement, la collection de preuves médicales de Noll concernant le vampirisme clinique a été citée à la fois par les anti-satanistes laïques et les contre-satanistes évangéliques.


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4. La Vampirologie Post-Moderne, 1980-1995

Suite à la publication de Michelle Remembers en 1980, l'intérêt pour les abus rituels a causé la plus grande peur du satanisme de notre siècle. Dans le cadre de cette peur, nous avons été témoins d'un regain d'intérêt pour les vampires, et une nouvelle vampirologie a émergé. Bien que l'intérêt soit encore concentré sur les vampires vivants plutôt que morts-vivants, le vampirisme est de nouveau examiné dans le contexte du rituel et de la magie noire. De petits mouvements religieux basés sur les vampires existent réellement, comme le Temple du Vampire (avec un "i") situé à Lacey, Washington, et l'Ordre du Vampyre (avec un "y") situé au coeur du groupe contemporain le plus large, le Temple de Set de Michael Aquino. Certaines de ces organisations pratiquent seulement un vampirisme métaphorique, alors que dans d'autres, les membres suçent rituellement le sang des autres membres (généralement pas dans le cou - l'exercice pourrait être pratiqué de façon non-dangereuse mais serait douloureux - mais, de façon moins romantique, à partir d'un doigt que l'on perce avec une aiguille chirurgicale). Des survivants ont toutefois raconté des histoires bien plus sauvages aux thérapeutes. Un groupe de survivants a rapporté avoir été attaqué lors d'une cérémonie satanique par des satanistes buvant leur sang à partir du cou. [...]
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MessageSujet: Re: La vampirologie par le Pr. Massimo Introvigne   La vampirologie par le Pr. Massimo Introvigne I_icon_minitimeLun 22 Déc - 18:26

article de Massimo Introvigne [extraits], né le 14 juin 1955, à Rome, est avocat, aujourd'hui dirigeant national de l'Alleanza Cattolica et du Centro Cristiano Democratico, et professeur d'histoire et de sociologie des religions à l'Athénée pontifical Regina Apostolorum.

Affaire des Poisons :

De 1675 à 1680, la Cour du roi Soleil Louis XIV est parcourue par d'inquiétantes rumeurs qui concernent toute l'affaire des poisons. Derrière de nombreux aristocrates qui ont eu recours à ses services se profile le personnage diabolique de La Voisin, aventurière spécialisée dans les philtres toxiques et "bouillons de onze heure...". A l'orée des Lumières, la France est encore hantée par la sorcellerie et la magie noire.

L'arrestation le 25 mars 1675, dans un couvent de Liège alors occupé par l'armée française, d'une certaine marquise de Brinvilliers marque le début de la fameuse affaire des poisons. Recherchée plus ou moins ardemment depuis trois ans, la marquise a été trahie par des documents compromettants détenus par son amant, l'officier Godin de Sainte-Croix. À sa mort en 1672, la police s'était emparé des biens et effets du jeune homme, poursuivi pour dettes. Parmi ceux ci, une cassette renferme les preuves écrites de sa main des amours de la marquise mais aussi des courriers révélant les manigances du couple. Avec l'aide d'un poison efficace, les amants ont mis fin aux jours du père et des deux frères de madame de Brinvilliers afin d'accélérer la succession. Le marquis de Brinvilliers, soupçonnant sa femme, échappe lui à la mort grâce aux multiples précautions prises. Plusieurs fioles, renfermant une décoction à base d'arsenic, sont également découvertes : une préparation qui deviendra bientôt célèbre sous le nom de " poudre de succession ".

S'appuyant sur cette série de pièces à conviction, le lieutenant de police La Reynie, en place depuis 1667, mène une enquête exemplaire. Les milieux les plus différents sont bientôt compromis, à commencer par la noblesse de cour. En effet, la marquise de Brinvilliers, née Marie-Madeleine d'Aubray, est la fille d'un conseiller d'État. La liste des empoisonneurs s'allonge par ailleurs rapidement et implique plusieurs proches de Louis XIV : les deux nièces de Mazarin, la comtesse de Soissons et la duchesse de Bouillon ; le maréchal de Luxembourg ; les comtesses de Polignac et de Gramont le dramaturge Racine. Madame de Brinvilliers, malgré les pièces manuscrites qui l'accablent, n'avoue ses crimes que quelques jours avant son exécution en 1676. Il n'est pas impossible non plus que certains suspects aient gonflé aveux et dénonciations dans l'espoir d'une réduction de leur peine. Mais le scandale est immense et passionne l'opinion publique, surtout à Paris, l'on suit avec assiduité les comptes-rendus du procès ouvert devant la grande chambre du Parlement. Face à l'ampleur de l'instruction, une chambre spéciale est constituée qui prononce trente-quatre condamnations à mort entre 1679 et 1682.

LA VOISIN

La principale inculpée, de son vrai nom : Catherine Deshayes, épouse Monvoisin et surnommée La Voisin, est une aventurière née en 1640. C'est cette femme ronde et joufflue qui fournit les préparations toxiques destinées à évincer un ou une concurrente, ou à se débarrasser d'une parenté encombrante qui bloque l'accès à un héritage convoité. Ces méfaits ne se résument pas seulement à la distribution de poison : la sorcellerie est son domaine et l'usage des sortilèges d'amour ou de haine son autre fonds de commerce. Si la " poudre de succession " est fabriquée avec de la bave de crapaud, substance magique dont les vertus sont réputées, les messes noires et autres rituels font aussi partie de sa palette d'intervention. Madame de Montespan, ancienne favorite du roi, fait pratique des rites particuliers sur son corps dénudé afin de conserver les sentiments du souverain à son égard, contre sa jeune rivale madame de Fontanges.

Outre les personnalités en vue, toute la France, du moins les milieux qui ont les moyens d'y recourir, s'adonne à la magie noire et aux médecines obscures. Les avortements, pratique illégale à l'époque, mais qui évite la manifestation trop visible d'un adultère, sont souvent l'œuvre de sorcières rétribuées. À l'orée du siècle des Lumières et malgré le poids de l'interdiction religieuse, le pays voit donc fleurir de nouveau des coutumes archaïques qui le rattachent aux alchimistes médiévaux par l'entremise des mages italiens venus avec Catherine de Médicis durant la Renaissance. La mort de La Voisin, brûlée vive en place de Grève en 1680, pas plus que l'application des sentences prononcées, ne suffisent à arrêter l'affaire car le roi laisse agir la police contre une noblesse trop gênante.

L'intervention du Roi

Sous l'empire de la torture, les coupables désignent de nouveaux suspects à leur tour soumis à la question judiciaire. Mais lorsque madame de Montespan, son ancienne maîtresse, est mise en cause, Louis XIV comprend que le trône lui-même risque d'être éclaboussé. Il " conseille " alors aux magistrats de mettre un terme aux poursuites engagées et d'étouffer l'affaire la chambre spéciale cesse de se réunir. Paris, en tout cas, se sera délecté pendant sept ans des affres des grands et des petits, et des rebondissements colportés par le bouche à oreille. Les appétits de fortune d'une noblesse rouée et meurtrière auront été exposés au grand jour au côté des intrigues les plus scabreuses alors que le règne du roi Soleil est à son apogée.
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